mercredi, novembre 29, 2006

Lost in the dark ?

Perdue dans un grand manoir, je longe un couloir sombre, seule avec cette ombre qui me suit furtivement, à la lueur d'une bougie. J'ai peur de me brûler les doigts à chaque instant mais j'ai encore plus peur du noir alors je continue à avancer, avec cette bougie dans ma main tremblante. La flamme qui trésaute balaie l'air mais ne perce pas les ténèbres alentours. J'entend toutes sortes de bruits autour de moi, des grincements, des frappements, des grattements sur les murs, mais non, je préfère ne pas m'imaginer. Je n'ai pas non plus le courage d'ouvrir les portes sur le côté, même si je sais que ce couloir est sans fin et qu'il me faut en choisir une. Mais au lieu de cela j'accélère. Les portes défilent, de plus en plus vite, à droite, à gauche, à droite, à gauche… Mes pas résonne dans le couloir vide. Mes talons, rageurs, frappent violemment le sol indifférent. Les murs semblent murmurer à mon passage, narquois. Le carrelage représente un jeu d’échec, noir, blanc, noir, blanc. Je ne suis qu’un pion. La cire coûle et me brûle les mains, et tombe, goutte à goutte brûlante sur le carrelage froid. J'ai tellement peur que la bougie s'éteigne que je choisis moi même de l'éteindre, je souffle sur la flamme mais au lieu de mourrir elle s'agrandit et bientot le feu me brûle et m'aveugle, et sous mon souffle les dalles de carrelage s'envolent une à une, et en dessous il ne reste que du vide, et je tombe, je tombe......


Belle photo prise par Brett ;)

vendredi, novembre 17, 2006

Autumnal

Je me force à me lever, péniblement, à 11h. Il me semble que je pourrai continuer à dormir des siècles si je me laissais aller. Agréable surprise, le temps est radieux. Je me prépare un thé et m'assois sur le rebord de la fenêtre pour regarder passer les cumulus crémeux à toute vitesse dans l'azur. Ca ne me donne envie que d'une chose : aller dans le parc en face de chez moi et m'allonger dans l'herbe pour regarder passer ces nuages en écoutant des airs de jazz et en fumant une cigarette. Moment que je pourrai prolonger toute la journée. Malheureusement, la cruelle réalité me revient de plein fouet : je viens de perdre mon lecteur mp3 (ou plus vraisemblablement de me le faire voler dans le métro). Un gros serrement au coeur en pensant à toutes ces centaines de musiques volatilisées et au prix de ledit appareil. Qu'à celà ne tienne, je rassemble un vieux discman gros et bleu fluo, un de ceux qui s'arrête dès qu' on a le malheur de le bouger d'1cm, plus des écouteurs à moitié cassés qu'il faut tordre en pinçant fort si l'on veut pouvoir entendre la musique des deux oreilles, j'attrape un cd de jazz, enfile à la va vite un vieux jean et un pull bleu marine trop ample, met mon pauvre matos dans une petite sacoche et pars en claquant la porte. En cinq minutes, j'y suis dans mon beau parc désert aux collines du haut desquelles on peut obseraver toute la ville trop occupée, mon parc qui s'est enfin teinté des couleurs de l'automne et affiche fièrement ses feuillages enflammés.
La dernière fois que j'y suis allée il y avait un bel arbre orangé et je constate que déjà celui ci s'est dépouillé de moitié. J'avais oublié à quel point ces couleurs d'automne était éphèmères. Mais déjà, d'autres ont pris le relais et commencé à jaunir. Je m'assied en haut de la colline, les nuages se sont multipliés et le vent souffle fort. Je frissone et me recroqueville dans mon grand pull, allume mon lecteur cd et une cigarette. En face de moi frémis avec le vent un arbre aux milliers de feuilles jaunes qu'il sème dans les airs. Je regarde toutes ces petites feuilles vibrer au rythme d'un morceau d'Oscar Peterson et j'ai l'impression que c'est de l'arbre qu'émane la musique.
Autour de moi il y a juste deux corbeaux qui errent dans les plaines, et un chat noir qui débarque tout d'un coup à toute allure, montant habilement la colline en une seconde pour disparaitre dans les buissons. Je souris. Les chats noirs sont mes préférés.
A l'horizon, une épaisse couche de nuage s'étend, recouvrant le paysage urbain d'une couette moelleuse. Les arbres continus à vaciller dans le vent, pendant qu'une multitude de petites feuilles jaunes s'en échappe à chaque seconde et virevolte tout autour. Je soupire de satisfaction.


dimanche, novembre 12, 2006


"Les voyageurs sont priés de ne pas crier au chef de gare, nous vous remercions de votre compulsion"
je mets à peu près 15 secondes à remarquer que tiens, c'est étrange comme phrase le monde est il définitivement devenu completement fou et absurde ou est ce moi qui suis vraiment trop fatiguée, et puis environ 30 secondes pour reconstituer la phrase originale "les voyageurs sont priés de ne pas fumer dans la gare, nous vous remercions de votre compréhension". Je préfèrais l'autre version.
_______________________________________________________________

Ma chambre est jonchée d'objets absurdes. Pourquoi y a t il une courrone des roi dans mon tiroir à sous vêtements, un dinosaure en plastique sur ma bibliotheque, des bibelots plus kitchs les uns que les autres (boites fleuries, grand briquet en forme de botte de cow boy, dieu bouddah en plastique, poupées russes, petits cignes en verre, minuscule bouquet de fausses roses, bref tous les mauvais goûts se concurrençant joyeusement) dispersés sur mes étageres rose bonbon (je deteste le rose mais mon grand pere me les a peintes et installées quand je ne savais pas encore parler, et finalement je les aime bien, ces étageres), un abat jour dans mon placard à vêtements, un porte clé des rollig stone accrochée à une brindille elle même coincée au mur par une punaise le tout tenant miraculeusement, une tasse ébréchée posée en équilibre sur une immense pile de cds, des petits savons en forme de rose sur mon lecteur de dvd, des coupes de champagne en plastique sur mon radiateur et j'en passe...
_______________________________________________________________

Comme j'aime cette lumière dorée, douce et lointaine du soleil d'hivers et cette odeur de bois brûlé qui flotte dans l'air au mois de novembre...
Cette atmosphère sereine, et un peu irréelle. Ca aide à calmer certaines angoisses.
_______________________________________________________________

A l'arret de bus, un homme s'approche de moi et me regarde bizarrement. "Excusez moi, mais vous vous appelez Orianne n'est ce pas?" "Euh non, pas du tout" "Vous avez vu vos yeux dans un miroir?!" "..Euh non, pourquoi..?" (allons bon j'espere que je n'ai pas l'air défoncée, j'ai parfois un air naturellement défoncé sans n'avoir pris aucune substance surtout quand je suis encore imbibée de sommeil, et là en plus je m'apprete à aller donner un cours alors zut...)
"On pourrait se noyer dedans".
J'aurai préféré que ce soit l'inconnu de la derniere fois...

Bande son : things in life, dennis brown

mardi, novembre 07, 2006

Fragmentée


Il y a des fois où je me deteste, moi et mon fonctionnement à la con. Je me perds constamment dans mon labyrinthe intérieur, dont les haies et les branches sont trop hautes pour que je vois quoique ce soit, et trop effrayantes pour que j'arrive à avancer.
Incapable de faire des choix, de prendre des responsabilités, incapable de savoir ce que je veux, à changer d'avis constamment... trop influençable.
Il y a trop de courants en moi, qui vont dans pleins de sens contradictoires, et je ne sais lequel suivre, je suis incapable d'en suivre un seul, aussitot d'autres essaient de m'emporter. Je suis incapable d'agir sans me poser de questions, parfois même de ressentir, de profiter sans qu'un doute, qu'un malaise ne me tarode, comme si chaque sentiment était biaisée par une chose sombre et rampante qui rode au fond de me conscience et ne me laisse jamais de répi. Ca peut devenir une vrai torture. Surtout quand ça fait aussi souffrir d'autres personnes. A qui je tiens. Je me sens tellement égoïste.
D'autant plus que j'ai conscience de me prendre continuellement la tête... pour des broutilles. Comme si une partie de moi, certains fragments, voulait m'empêcher d'être heureuse, sereine. Pourquoi y a t il tant de fragments épars, saillants et coupants, qui s'entrechoquent dans ma conscience à grand fracas ? Comment les souder pour trouver un semblant d'unité ?



"Ca y est, c'est décidé, je vais tout décider
Sans me faire envahir, sans me faire emmerder
Je n'écoute que moi qui ne veux que mon bien

Mais je parle si bas que finalement je n'entend rien"

Bande son et citation : Voilà, Jeanne Cheral

mercredi, novembre 01, 2006

Gratte ciel

Ta silhouette se découpe
De l'horizon brisé
Et sur ce toit figé
Nos ombres s'entrecoupent

Comme j'aime à saisir
Du bout de mes dix doigts
Tes mille et un désirs
Que tranquilement je bois

Dans tes yeux un orage
Chargé de lourdes pluies
Se dissipe au large
de ta colère enfouie

Quand mes ongles te griffent
Tu pousse un cri muet
Et de tes yeux jaillissent
Mille poignards aiguisés

Tes lèvres menaçantes
Mordent le haut des immeubles
Et une plainte lancinante
S'échappe de ton oeil bleu







View My Stats