vendredi, décembre 22, 2006

Well you can do it all, just don't let the music fall

C'est toujours paradoxalement (et malheureusement) dans les périodes où j'ai le plus de contraintes et le moins de temps pour moi (comme des révisions de partiels gargantuesques...) que j'ai tout d'un coup une imagination prolifique et mille envies qui tourbillonent.
Mille envies, mille fantasmes, mille fantaisies, mille rêves, mille projets imaginaires...
Une énergie et un enthousiame incroyable, que je m'efforce de contenir, tout ce petit monde trottinant joyeusement dans mon esprit exalté, et en musique, s'il vous plait.
Dans ces cas, je mets The Pipettes à fond et je saute partout, jusqu'à ce qu'on vienne me dire de me calmer et me traiter de barge. Même pas vrai.
Je rêve avec délectation à ma liberté perdue qui, je le sais, lorsqu'elle sera retrouvée n'aura sûrement plus la même saveur et le même éclat...
J'espere tant que cet état mélancolique et apathique, cette sensation de vide ne reviendront pas quand les contraites partiront... que la tornade qui m'agite ne sera pas déviée pour ne laisser que des débrits et un paysage arride et désolé
Quelle lâcheté, dès qu'on a la possibilité de réaliser ses projets et ses rêves ceux ci se dépêchent de s'enfuir et de s'enfouir profondément... Peur de ne pas être à la hauteur ? Surement.
Petite idiote, va.

A Junko : là aussi j'avais envie de mettre l'image des champignons qui volent (mais bon il ne faut pas être trop redondant...) ^^


I just want to move, i just want to freak out


lalalalalalalalala...

mardi, décembre 19, 2006

Dans les rues de Paris

dimanche, décembre 17, 2006

Oh now the lonely nights begin, and there is nowhere left to go

Je ne sais plus quand elle m'a prise, cette envie de pleurer, mais elle est tenace, tu sais. Comme si je me retrouvais tout d'un coup très seule, avec un étau qui m'enserre le coeur. Peut être une chanson, un accord. Ou ces gouttes de pluie éclatées sur un pare-brise, scintillantes sous la lumière d'un réverbère. Cette nuit sans lune. La fumée s'élevant des cheminées, qui au bout de quelques secondes d'existence se dissout dans l'atmosphère glacée. La silhouette de ce chat noir, ses yeux jaunes qui fendent la nuit avant qu'il ne disparaisse furtivement, et que je ne puisse l'effleurer. Mon souffle qui se cristallise dans l'air. Le crissement des feuilles que j'écrase lourdement sans m'en rendre compte. Le regard croisé de cette femme dans le métro, triste et interrogateur "et alors ?" "et alors, moi non plus je n'en sais rien, et moi aussi j'ai peur".
Peut être le fait de se retouver seule, et de se dire que c'est tellement éphémère, et déjà bien loin. Vide de sens ?
Peut être ce sentiment tenace d'être perdue.
Je m'aggrippe à des corps, les escalade et essaie d'attraper des étoiles, mais je me casse la gueule.

Fleurs de papiers, corps égarés
Sans mémoire ni espoir

A la fois si loins, si proches
L’un de l’autre, l’un dans l’autre

Je soupire, et je n'ai rien d'autre à faire, à cette heure, éclairée par la lumière aliénante de l'ordinateur, accompagnée par Pulp dans le casque, pendant qu'autour de moi des esprits doivent être profondément enfoncés dans un univers incohérent de rêves.

Christina Ricci

Bande son et titre : Death II, Pulp (impossible à trouver sur radioblog)

et puis, rien à voir avec Pulp, mais ce titre qui me rend mélancolique : today is the day, Yo la Tengo (aussi impossible à trouver... grrr!)

jeudi, décembre 14, 2006

Who am I, what and why, cos all i have left is my memorie of yesterday

On est au douzième étage, et j'ai devant moi tout le panorama de la ville inondée par une lumière de fin de journée d'hivers. Les voix autour ne sont plus que brouhaha. Le nez contre la fenêtre, piégée dans cette blouse blanche, je regarde le soleil bas et l'atmosphère brumeuse et dorée qui flotte sur la ville, tout en mordillant une mèche de cheveux. J'aimerai monter sur le toit, j'aimerai m'envoller d'ici, survoler toute la ville et aller dans les nuages...
Le médecin revient, pour nous apprendre comment lire un électrocardiogramme. Je l'écoute d'une oreille en prenant des notes, et me tourne de temps en temps pour voir les couleurs qui se modifient à chaque instant, couleurs sanguines qui commencent à envahir le ciel avant de se faire chasser par la nuit, et quelques nuages rougeoyants qui trainent au dessus de Paris.
Je pense à lui, à cette nuit là, à la pluie qui battait fort sur le toit, juste au dessus de nous, au dernier étage sans assenceur.
Cette pluie, qui nous imprégnait sans nous atteindre, qui nous noyait sans nous mouiller. La voix envoûtante de Beth Gibbon. Ses ongles dans mon dos, son souffle sur mon épaule, mes doigts dans ses cheveux.
Je me reconcentre, onde P, dépolarisation auriculaire, ondes QRS, dépolarisation ventriculaire... Ondes... Comme notre coeur, la ville est parcourue à chaque seconde de milliers d'ondes invisibles qui la traverse dans tous les sens, qui nous traversent sans qu'on en ait la moindre idée. Toutes ces couleurs, la lumière, les sons, la musique... toutes des ondes, à la base de notre perception du monde. Ondes qui font les pulsations de nos coeurs, de nos pensées... Pas de la matière, pas des particules non, mais de l'énergie qui circule.
Juste une perturbation qui se propage, sans fin.

Irène Jacob dans la Double vie de Véronique


Roads, Portishead (musique et paroles magnifiques)

Titre extrait de la chanson Sour times de Portishead

dimanche, décembre 10, 2006

A week ago

Le réveil sonne, ou plutôt une musique ridicule et insupportable s'échappe de mon portable, m'indiquant qu'il est maintenant l'heure d'aller affronter le monde extérieur. Je suis prise quelques secondes par la sérieuse envie de l'éteindre, le balancer au bout de la pièce et me retourner sous ma couette bienveillante. Chaque matin, c'est ce que je me dis "non finalement j'ai décidé que je ne me lèverai pas, je ne me lèverai plus jamais, je suis mieux ici..."
Mais bon, je me lève. Cette nuit, record, j'ai réussi à m'endormir avant 3h du matin, après avoir passé les deux dernière nuits à ne pas pouvoir fermer l'oeil, condamnée à me retrouver dépouillée, face à moi-même pendant de longues heures. Je descend péniblement les escaliers, la mine plûtot renfrognée. En bas, je tombe nez à nez avec un ouvrier en train de repeindre le mur de la cuisine. Mince j'avais complètement oublié... je marmonne un bonjour géné, heureusement le gaillard n'a pas l'air très bavard, et je m'enfuie, en pyjama et légèrement honteuse, dans la salle de bain.
L'eau brûlante de la douche coule dans mon dos. Des gouttes s'écoulent le long de la vitre trouble et une vapeur vient brouiller mes pensées confuses. Le jet de la douche dessine des barreaux sur mon corps et j'ai envie de rester abandonnée dans cette prison.
Zut, ma mère est là à la sortie, et comme chaque matin elle part dans un babillage incessant, comme si elle n'avait pas compris au fil de ces années qu'il est impossible d'avoir une conversation avec moi le matin, que je ne réclame qu'un peu de silence pour rester enfermée dans ma bulle imaginaire...
Dans la cuisine c'est le chantier, impossible de se faire un petit déjeuner et puis surtout pas le temps, je réchauffe à la va-vite un fond de thé qui doit être dans la théière depuis trois jours.
Je sors, le temps qui grisonnait hier est radieux, ciel bleu et soleil éclatant, et je n'ai même pas un peu de musique à me mettre dans les oreilles pour apprécier ce
bout de soleil... tant pis, je chantonne quand même Funny little frog de Belle&Sebastian et pense à Ally McBeal qui n'a pas besoin d'écouteurs pour l'entendre, la musique.
Dans le métro, je lis un peu et je somnole, au bout d'une heure j'arrive dans les grands amphis de la fac. Le cours (sur le génie génétique, cours donné par un adorable papy ) est déjà commencé depuis plus d'un quart d'heure, je n'arrive presque jamais à avoir moins d'un quart d'heure de retard. Je repère dans l'amphi quelques têtes connues et m'installe discretement à proximité. A la pause je retrouve B. et R. fumant une cigarrete da
ns le hall devant le panneau "fac sans tabac". B est énervée et raconte à R. que le serveur qui lui fait du charme depuis quelques mois dans son café fétiche se comporte de la même façon avec toutes les demoiselles du café. "J'ai un copain, mais bon ça me flatte c'est de l'égo..." Son égo en a pris un petit coup... Retour en cours, puis déjeuner, mais la miss tête en l'air que je suis a perdu pour la deuxième fois de l'année un carnet de ticket Crous plein et est réduite à rassembler quelques centimes. Conversations banales, dont je n'arrive même plus à me rappeler maintenant. On sort ensuite sur les marches, je lézarde au soleil, contemple les ronds de fumée en discutant avec R qui me taquine.
Au retour nous prenons tous le métro.

A Place de Clichy, on entend des cris sur le quai d'en face puis un choc sourd. On doit tous sortir du métro. Un jeune homme vient de se jeter sous les rames. J'ai tout d'un coup les jambes qui me picotent et une étrange sensation dans la gorge. Des gens pleurent autour de moi, d'autres essaient de voir. Je m'empresse de sortir, et je prend des correspondances. J'ai l'impression d'avoir le cerveau vide pendant les douze autres stations, je fixe un point imaginaire au loin et j'ai cette phrase qui tourne en boucle "Il a sauté. Il a sauté..." Je n'arrive pas à la mettre en perspective, ni même à ressentir quelque chose. Je me sens juste vide, un sorte de néant qui m'envahit un peu plus à chaque instant. Je veux aspirer le néant de ton regard arride.
A la sortie du métro, le soleil décline et le ciel est inondé d'une lumière dorée.


Le ciel, ce soir là
Les soleils couchant
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière

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