mardi, mars 20, 2007

Dancing queen

Ca doit faire une demi heure que je déambule autour de cette station de métro, et je me suis finalement résignée à y entrer. Un jeune homme à l'haleine alcoolisée vient me demander de l'aide pour savoir comment aller à sa station, s'excusant d'avoir bu quelques verres de trop. Je lui indique gentiment ce qu'il veut et il me remercit dix fois, m'appelant princesse. En face un ivrogne a fait tomber sa bouteille de rosé et essaie péniblement de la ramasser sans trop y parvenir. A ma droite une femme sirote une bière. Tout le monde autour de moi semble plongé dans des brûmes éthyliques. Sauf moi, et pourtant là j'aimerai bien. Ce soir j'ai attendu un copain pour prendre un verre qui n'est jamais venu. Et pendant ce temps, Il m'a annoncé qu'on ne pouvait plus continuer comme ça. Pas de surprises, cette relation avait une date d'expiration dès le début, oui j'ai le chic pour toujours me mettre dans des situations impossibles.
Pendant une demi heure j'ai erré sur ce grand boulevard en attendant mon ami qui m'avait déjà prévenu que ce ne serait sans doutes pas possible ce soir, essayant d'aspirer le plus vite possible plusieurs cigarettes pour qu'elles me montent à la tête, avec cette musique trop fort dans mes écouteurs, mais rien à faire, ça ne prend pas. "Relax, take it eaaasy" m'ordonne mica.
Je suis un suspention sur un fil, jolie petite princesse avec mes barettes dans les cheveux et mes étoiles dans les yeux, mes perles rouges autour de mon cou qui semblent ordonner "croquez moi". Mais tous se sont détournés du poison, personne ne me croquera ce soir.
(...)
Dans le métro je prends le jeune homme trop imbibé sous mon aile, oui ne t'inquiète pas je te l'indiquerai ta station.
"Mais qu'est ce que tu fais ? C'est quoi, tout ce que tu écris ?"
"je travaille", dis je en mentant
Il prend un air effaré
"oui je sais, ce n'est pas une heure"
"c'est clair ! tu ferai mieux de faire autre chose, penses à ta vie"
"des fois, je préfère éviter d'y penser"
En sortant il me remercie encore "on devrait en rencontrer tous les jours des princesses comme toi !" je lui adresse un sourire que je ne peux empêcher d'être amer.
Puis je ferme les yeux et continue de suivre le fil de la musique. "You can dance, you can dance, having the time of your life"
Oui je danse, je danse sans m'arrêter jusqu'à plus soif, jusqu'à ce qu'ils aient tous quitté la piste et là encore je continue, je ne fais que brasser l'air mais ce n'est rien, it feels so good.
J'ai envie de basculer ma tête en arrière et de tourner sur moi même, voir ce petit carré de ciel sans étoiles tournoyer à toute allure jusqu'à ne plus rien distinguer.
Mais le problème c'est que quand ça s'arrête, ça donne envie de vomir. Est ce une raison valable pour ne pas commencer ?

dimanche, mars 18, 2007

Clebs, serpent volant, muqueuses et tobogan

Un instant de répis. En haut d'une colline j'observe les taches des fleurs naissantes dans l'herbe, le bruit de la ville me parvient dans un bourdonnement, atténué et adouci comme si il avait traversé une fine membrane. Je ronronne sous le soleil chaud. "Si tu te roules dans la merde, je te tue !" glappit une femme installée à une dizaine de metres à son chien. Le problème de ce parc c'est que de plus en plus de gens y viennent avec ces bêtes poilues et baveuses, et souvent les maîtres m'agancent tout autant que leur chien à leur lancer des batons et leur parler d'une façon bêbete. Pourquoi les gens ne viennent ils jamais avec leurs chats ? J'essaie de faire abstraction de mes voisines qui ne m'aident pas à trouver la sérénité que je suis venue chercher, et j'observe une ligne d'oiseaux progressant dans le ciel, formant comme un serpent volant qui ondule. Je repense à mon stage de ce matin, aux scéances d'endoscopie auxquelles j'ai assisté. Ca ne doit pas etre très agréable de se faire enfoncer un tube muni d'une caméra dans la gorge, l'oesophage, l'estomac puis le duodénum... N'empeche que le voyage est fascinant, c'est beau toutes ces muqueuses, et chacune d'elle a sa particularité, celle de l'oesophage est d'abord rose claire est lisse, puis dans l'estomac devient plus foncée, fuselée, et couverte d'acide biliaire, pour devenir un tube tournoyant et annelé dans le duodénum... tout ce petit monde insoupsonné que l'on renferme... j'aimerai parcourir avec mes doigts ces membranes humides, sentir leur consistance, leurs pulsations, leurs bosses et leurs excavités, suivre leurs sillons, les vaisseaux s'y réfléchissant, puis m'y laisser glisser comme dans un grand tobogan...
Plus tard avec lui je voudrai qu'il appuie dessus jusqu'à les déchirer, destructurer cette architecture, que les barrières tombent et que tout se déverse et se mêle...


dimanche, mars 11, 2007

London picks






Quelques photos de mon passage à Londres (dommage je n'en ai pas fait beaucoup) entre les docks, une partie de balançoire, la photo volée d'un anglais très classe fumant une cigarette dans une ruelle de Soho, le pont de Camden Town et une friperie de son marché où j'ai trouvé le plus beau manteau du monde !

lundi, mars 05, 2007

Just another day

La matinée ensoleillée est douce et caressante et se reflète tranquilement dans les flaques d'eau de pluie de la nuit.
Je suis immobile, juste enveloppée de musique et de fumée, la lumière me réchauffe les joues et m'aveugle agréablement. Je me sens bien, et pourtant il y a toujours cette angoisse latente qui pointe sur mon coeur et pèse dans mes alvéoles, comment l'air des poumons peut il sembler si lourd à porter ?
Je laisse s'écouler le temps sans réagir, mais je le sens perler comme des gouttes de sueur sur mes tempes. Il semble coller à ma peau comme par une lourde journée de canicule, poisseux, il ne veut pas s'écouler avec fluidité sans me contrarier.

Tout le reste de la journée est semblable à tant d'autres, je suis au milieu de gens qui m'ennuient, suis des cours qui m'ennuient. Tout m'ennuie atrocement en ce moment. Et je me désespère de ne pas arriver à avoir assez d'imagination pour m'échapper de l'ennui, ni assez d'humour pour supporter les gens. Je subis, l'air de rien, les écoute me raconter en détails leur vie qui pourtant ne m'interesse pas, mais je suis trop gentille pour le leur dire, et trop lache pour montrer ostensiblement que je n'en ai rien à faire, je fais semblant de les écouter avec quelques "ah oui?" et sourires forcés, c'est bête mais c'est plus facile. Et puis quand j'essaie d'en placer une, histoire de, on m'écoute à peine, c'est là où je me rend compte qu'ils n'ont même pas besoin de moi pour raconter leurs histoires tellement ils s'écoutent parler. Toute la journée je n'arrive pas à trouver un échappatoire qui m'emporterai un peu hors de cette réalité, même la musique de mon mp3 a été trop écoutée, les nuages trop regardés passer, je suis lasse de tout et de moi même en premier, j'enchaine soupir sur soupir, c'est fou cet sensation de l'ennui qui broie la poitrine.


Heureusement quand je rentre chez moi, bien trop tard, j'écoute ce disque de Janis Joplin que je viens de m'acheter et j'arrive à ressentir une pointe de satisfaction, le bien être recherché toute la journée m'envahit enfin, un sourire se dessine sur mes lèvres et mes poumons se regonflent un peu.

Je ne sais pas comment je vais tenir demain.

Irina Lazareanu (cette fille est troublante)

Bande son : Little girl blue, Janis Joplin (radioblog fait des caprices pour me la céder)

View My Stats