mercredi, février 21, 2007

Cinq choses que vous ignoriez...

J'ai mis du temps à essayer de faire une liste de quatre ou cinq petites choses que vous ne saviez pas sur moi, j'avais l'impression que tout ce que je trouvais était soit inavouable, soit sans aucun interêt... Bon, j'ai quand même essayé.
1) Je dors toujours avec mon nounours. Ridicule, non ? Apparement je n'ai pas encore appris à me passer de doudou, ça doit paraitre nunuche mais tous les soirs je le serre contre mon coeur en m'endormant, peut être pour empêcher les blessures muettes de s'échapper et de se répandre anarchiquement autour de moi...
3) J'ai des tendances kleptomane depuis toute petite. Ca a commencé en CE1 quand je voulais absolument faire une collection parce que ma copine Alix en faisait plein. Je m'étais mis en tête de collectionner des aimants, et j'avais alors commencé à en voler dans la classe en douce pendant les récréations... par la suite j'avais tellement culpabilisé que pour m'en débarasser, je les avaient tous donnés à Alix. Puis en cinquième, je m'étais liée d'amitié avec une fille que je qualifierait aujourd'hui sans hésitation de petite peste manipulatrice (j'avais toujours tendance à me faire completement avoir par toutes les pestes manipulatrices de la terre) qui me scella définitivement dans ce vice exquis. Cela commença quand elle m'entraina un jour à Décathlon dans le but absurde de voler des chaussettes de sport (mais à la limite de me faire repérer, je n'eu le temps de n'en prendre qu'une seule). Je continuai à voler régulièrement des babioles avec elle, maquillage, barretes, quelques vêtements... Jamais grand chose toujours des petits trucs en fait, mais c'était récurrent. Je n'oublierai jamais l'excitation liées à nos expéditions, l'adrénaline, la peur, puis la victoire !
Et bien c'est une habitude que je n'ai pas perdue et que je trouve toujours autant jubilatoire, bien que je ne suis vraiment pas une grande voleuse (et je garde des principes, ne jamais voler dans les petites boutiques, toujours les grandes chaînes), je n'en suis pas particulièrement fière mais voler peut être un tel plaisir... donc régulièrement, la lingerie d'H&M ainsi que les mascaras de Marionnaud s'envollent mystérieusement...
3) J'ai littéralement acheté mon premier amoureux. J'étais en CE1 (oui il s'en ai passé des choses cette année, mais dites moi si vous commencez à en avoir marre de mes histoires de cours de récréation) et j'étais complètement amoureuse d'un garçon qui s'appelait Tristan. J'en avais parlé à une copine qui m'avait alors convaincue qu'il fallait absolument qu'elle me laisse aller lui demander pour moi, je ne voulais pas trop mais j'avais fini par céder, rongée par l'excitation et la curiosité, et c'est alors qu'il lui avait répondu qu'il voulait bien si en échange je lui donnais mes figurines Babar. Je ne fus pas du tout été vexée ou humiliée au contraire je sautai en l'air, alors il suffisait que je fasse ça pour qu'il soit amoureux de moi, finalement c'était si simple ! Sans aucune dignité ou notion d'amour propre (lui non plus d'ailleurs, c'est quand même lui qui se prostituait) j'ai donc accepté à coeur joie. Et n'empêche que ce fut un amour très constructif, pendant deux semaines nous nous donnâmes la main dans le rang, je lui fis des dessins et lui offris une étoile de mer, et lui en échange me raconta des secrets de garçon auxquels les filles n'ont pas accès... (je me sentie extrêmement honorée quand un jour il m'avoua que si ça sentait plus mauvais dans les toilettes des garçons, c'est parce que eux ils faisaient pipi à côté, j'eu l'impression d'être la seule fille autorisée à connaitre quelques enigmes de l'univers des garçons...)
4) Certaines personnes qui me connaissent le savent déjà, mais là j'ai l'occasion de me vanter un peu : j'ai la chance d'être la cousine d'un de mes écrivains préférés, connu sous le nom de Martin Page. C'est bête, je ne l'ai pas fait exprès mais bon j'en suis tout de même très fière, en plus ce sont un peu comme mes grands frères, mes deux cousins... (et je suis tout aussi fière du "célèbre" que de "l'Anonyme" ;)
En tout cas si vous n'avez jamais rien lu de lui, courez dans votre librairie n'attendez pas une seconde de plus pour décourvrir son écriture délicieuce, mordante, jubilatoire, furieusement drôle, intelligente, fine, sarcastique, poétique... tout ça à la fois et encore plus. Avis aux amateurs, en ce moment il sort un savoureux petit traité "De la pluie", dans je vous livre en avant première un extrait (j'ai eu du mal à choisir j'avais envie d'écrire tout le livre ! donc bon, je ne sais pas si c'est le meilleur choix), et en mars un livre pour enfants, "Le garçon de toutes le couleurs", dont les personnes qui croient naivement être des adultes ainsi que les autres ne sont pas dispensées.
Extrait de De la pluie :
"Sous la pluie, tout mon être est effervescent. Je suis comme le sacré coeur de Montmartre, construit avec de la pierre de Château-Landon, qui sécrère une substance blanche quand il pleut. Un processus chimique commence.
Tel un cachet d'aspirine, je mousse et je frissonne. Il n'est pas désagréable de se sentir fondre et de se mélanger à l'air. En disparaissant, mon corps gagne une présence. Je suis en lien avec la Nature. Les gouttes tombent sur ma peau et, comme sur la surface d'une mare, dessinent des cercles ondulants et éphémères qui résonnent jusqu'à mon coeur."
5) Et puis, une chose que vous ne savez pas non plus, ceux/celles qui me lisent sans m'avoir rencontrée en tout cas, c'est à quoi je ressemble, le but de ce blog n'étant pas de montrer des photos de moi. Mais pour une fois, why not, je me révèle un peu, donc voilà à quoi je ressemble quand je m'amuse à me mettre un noeud de papier cadeau dans les cheveux :

vendredi, février 16, 2007

I'm a freak

Petite liste non exhaustive de "bizarreries" :
*je mange les pépins des pommes (on m'a dit que c'était toxique une fois, mais ça doit être des bêtises, vu le nombre que j'en ingurgite, leur contenu a un doux goût d'amande...)
*je mâche mes cheveux
*je parle aux objets
*et également aux chats que je croise dans la rue
*j'écris comme d'une gauchère mais de la main droite
*quand je lis ou je travaille, j'ai toujours l'omoplate gauche qui me chatouille furieusement, c'est insuportable
*je suis incapable de tenir en place, de rester immobile et tranquille il faut toujours que je gigote (ne vous mettez jamais à côté de moi au ciné)
*je grince des dents la nuit parait il (d'après mon dentiste) je vais finir par me les ronger comme un lapin sauf qu'elles ne repousseront pas
*j'ai souvent des envies de mordre les gens, ça n'a rien d'agressif, juste envie d'enfoncer mes dents dans de la chair
*je crois que je suis narcoleptique, si j'ai un coup de barre je peux m'endormir n'importe où, n'importe quand sans arriver à le réprimer
*j'ai du mal à lire l'heure avec des aiguilles
*je repère toujours ma gauche de ma droite avec mes jambes (et d'ailleurs je suis persuadée que ma jambe gauche est plus intelligente que la droite)
*je tartine de beurre tout ce que je peux me mettre sous les dents
*je suis incapable de me coucher avant 1h du matin
*j'ai la phobie des petis vers, surtout les blancs, comme ceux qu'on trouve dans les fruits ou sous des buches, ça me dégoûte profondément il m'arrive d'en cauchemarder, de rêver qu'il y en a partout sur mon corps en train de se trémousser dans tous les sens....arghh!

mardi, février 13, 2007

Petits moments, ou comment passer de l'autre côté du miroir...

Samedi soir, chez R. Il fait trop chaud et j'ouvre la fenêtre pour contempler tout Paris du 19eme étage avec un petit vent frais dans mes cheveux. On se demande combien de temps il faudrait à quelqu'un qui se jette d'ici pour atteindre le sol, 5, 10 secondes ? Sans doute une éternité pour lui, dis-je à mi-voix. On propose de jeter le chien Spike par la fenetre pour chronométrer, ou d'autoriser l'acces à l'appartement au club de suicidaires du livre de M. Page Comment je suis devenu stupide, mais bon ils finiraient par tous s'empiler les uns sur les autres et le calcul serait faussé. Puis on imagine rêveusement une pyramide de corps qui monterait jusqu'au 19ème étage. Non mais vraiment, n'importe quoi.
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D nous a invité D' et moi à venir manger des crepes chez elle dimanche après midi. Je suis contente d'avoir enfin fait la connaissance de quelqu'un d'un peu excentrique dans cette fac, que mes autres copines ont d'ailleurs qualifiée suspicieusement de "bizarre". Et curieuse de voir l'appartement de cette fille à la chevelure volumineuse qui joue de l'accordéon, et qui me raconte avoir un chat vert et être partie pendant les vacances deux semaines dans un monastère bouddhiste. L'après midi est doux : citronade, pirouettes du chat et élaboration - ou plutôt ratage- de crêpes completement disloquées, qui semblent nous sourire monstrueusement de leur face déchirée. J'ai beau chercher je ne vois pas les nuances de vert sur le pelage tigré du félin, mais j'admire sa capacité à elle à en voir dans les interstices miroitants, j'aimerai voir des choses que personne ne voit... J'élabore pour ne pas la contredire la théorie que tout le monde est daltonien sauf elle.
Le temps s'écoule tranquilement entre dégustation de lambeaux de crêpes à la cannelle et au citron, au miel, beurre-sucre ou encore au nutella, sirotage de cidre et écoute d'un beau Cd de Yann Tiersen, pendant que le chat, Quinoaï, frotte sa truffe contre le bout de mon nez ou essaie sournoisement de manger mes chaussures. Les chats ont des lubies étranges, des fois j'aimerai les imiter pour voir... (rassurez vous, je n'ai pas essayé de manger mes baskets)
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A la sortie du métro, deux femmes manquent de m'eborgner en ouvrant avec précipitation leurs grands parapluies à quelques centimètres de mes yeux. Quand j'étais petite j'essayais de me glisser sous le parapluie des inconnus pour éviter d'être mouillée, mais ça m'est passé et maintenant j'aurai du mal à le faire discrètement comme autrefois... La pluie pénetre donc comme pleins de petites épines dans ma chair, et je m'emmitouffle dans mon écharpe rouge pour ne pas qu'elle s'insinue incidieusement dans ma nuque. Je commence à marcher en regardant obstinément le sol, pas question de relever le nez. Par terre je croise quelques mégots de cigarette, peaux de clémentine, emballages de Lion, éclats de bouteilles ou vieux journaux. Il y a aussi des détritus qui coulent tranquilement à mes côtés, emportés par le flot du caniveau, j'ai envie de m'assoir sur ce bout de plastique et de me laisser emporter par le courant moi aussi, mais il faudrait que je sois toute petite... Mes pieds commencent à être mouillés et mon maquillage à dégouliner, je m'amuse à passer sous une gouttière comme dans Les Malheurs de Sophie, tant pis pour le rhume je veux m'imbiber de pluie, et je lève le visage au ciel en ouvrant la bouche pour boire quelques gouttes.
Le vent souffle très fort et j'aimerai qu'il me soulève et me fasse tourbilloner dans les airs avec ces feuilles mortes et ces sacs en plastique, mais il se contente de faire valdinguer mes boucles dans tous les sens pour finir par en dresser un rideau devant mes yeux, du coup j'avance à l' aveuglette et je manque de me prendre quelques poteaux. Je suis sensée aller à la fac mais je ça m'est complètement égal, je préfere continuer à marcher et tourner au hasards des croisements sans regarder où je vais, on verra bien où ça me mènera.
Les yeux toujours rivés au sol je vois le reflet des nuages, des arbres et des immeubles qui se gondolent à mes pieds dans le sol luisant, déformés un peu comme dans un tableau de Van Gogh. Je manque plusieurs fois de glisser sur le sol et de m'étaler par terre, peut être parce que j'ai envie d'essayer d'y rentrer comme Alice dans le miroir...


Et puis maintenant, appuyez sur play, fermez les yeux et laissez vous emporter par ce magnifique morceau :

lundi, février 05, 2007

See my solitude where once was truth now only doubt, touch my tortured skin torn from within and from without...

Mon esprit est comme une grande page blanche, les mots dansent tout autour mais je n'arrive pas à les saisir et à les plaquer contre une feuille. On m'a demandé à plusieurs reprises dans la soirée "tu es triste, ou fatiguée?" Je n'arrivais pas à répondre, oui je crois que je suis triste mais je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas de raison de me sentir mal et pourtant... Je n'arrive pas à me mêler à la foule, aux rires, à la gesticulation, je m'en sens trop éloignée, je ne sais pas quoi dire ni quoi faire, c'est sans doute moi qui m'éloigne intentionellement des autres et pas l'inverse comme j'en ai l'impression. Peut être que je suis tout simplement fatiguée, oui. "Tu as l'air mélancolique, ou songeuse, oui songeuse c'est ça !" Tout le monde s'est donné le mot pour analyser mon état, je les laisse faire moi je n'y arrive pas, je me sens juste absurde.
Je crois que je préfère être entourée par mes fantômes que par tous ces gens, bizarrement je me sens plus exister parmis eux. Au milieu d'une foule ou d'un grand groupe j'ai l'impression de me dématérialiser, de n'être plus qu'une vague présence qui flotte dans l'atmosphère. D'une certaine manière j'aime cette sensation d'absence, comme si j'étais immergée et que je contemplais à distance les formes, couleurs et lumières étranges dansant à la surface. Je n'ai pas envie d'être en représentation, de faire des efforts pour briller et que l'on me remarque. Mais en même temps cet état ne me conviens pas non plus, je ne peux m'empecher de ressentir un malaise, sentiment désagréable d'être petit à petit gommée.
Etouffée par les clameurs, j'aimerai aller respirer un peu d'oxygène à la surface avec eux et participer moi aussi à ce spectacle mais je n'ai pas la force de remonter toute seule, je crois que ne sais plus nager...
Maintenant je rentre chez moi et j'ai mal au coeur, l'alcool au lieu de me libérer de mes chaines n'a fait qu'accentuer ma confusion intérieure, dont je n'arrive même pas à saisir l'objet. J'ai dit dans la soirée que je me sentais déconnectée mais c'est faux, comme j'aimerai l'être, il faudrait d'abord que j'arrive à me déconnecter de moi même et du regard des autres, trop présent dans mon for intérieur... On m'a dit qu'on appréciait le fait que je regarde les gens dans les yeux quand je leur parle, mais on ne sait pas que c'est pour y chercher désespérément mon reflet.
J'ai besoin d'être rassurée, de savoir que j'existe moi aussi, que vous me voyez, que vous m'aimez.
Non décidément ce n'est pas une déconnection là, c'est juste une mauvaise connection, un bug, un disque qui saute. Je suis en colère contre moi-même, je maudis mes obsessions dont je n'arrive pas à me défaire et mes bloquages stupides, tout ce cercle vicieux qui n'en finit plus de tourner à m'en donner la nausée, j'ai envie d'inspirer un peu de légèreté mais je ne sens qu'une flopée de marteaux qui m'enfoncent chaque instant un peu plus dans l'autoflagellation.
Sur le chemin du retour le monde entier tangue dangeureusement et j'essaie sans succes de repousser toutes ces formes inquiétantes qui se penchent sur moi et menacent de me tomber dessus... Je suis en marche automatique pour rentrer chez moi, j'essaie de regarder le sol et pas devant moi car chaque pas que je fais me semble être un pas à reculon, j'ai l'impression vertigineuse que toute tentative d'avancer me projette violemment en arrière.


Et ce superbe morceau de Divine Comedy (dont est extrait le titre de note) qui s'accorde très bien avec mon humeur :

jeudi, février 01, 2007

On the road to nowhere


Je n'aime pas les ciels blancs. La lumière blême, les teintes blafardes m'évoquent au mieux des néons qui font mal aux yeux, au pire me donnent une impression de néant. Le paysage qui défile par la fenêtre, à l'image du ciel, est bien morne. Heureusement la voix de Chan Marshall me berce doucement et couvre partiellement les râleries de mon père. La musique me construit un petit nuage douillet sur lequel je flotte. Sur l'autoroute défilent usines, murs tagués, fils électriques, bandes blanches, arbres dépouillés, entrepôts, grues... Bizarrement je préfère quand même regarder le paysage que de fermer les yeux, toute cette laideur a quelque chose de captivant. Je dessine bêtement des soleils sur la buée de ma vitre pendant que mes parents s'engueulent, même si je préfererait qu'il pleuve en fait pour voir le monde mouillé, trouble et luisant. Quand j'étais petite je m'amusais à faire des grimaces aux gens dans les autres voitures pour passer le temps, un jour un couple de vieilles personnes m'avaient gentiment répondu en louchant et en me tirant la langue, instant de bonheur qui m'a suivi tout le voyage. Là je me fais des grimaces à moi-même dans le reflet de la vitre.
Je me suis toujours demandé ce qui se passerait si je sautais de la voiture en plein vol, un peu comme les héros dans les films qui sautent du train qui va exploser. Ils s'en tirent toujours, eux.




Cat Power pour la grâce et la fragilité :


Et dans une autre ambiance, les Talking heads :




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