vendredi, avril 13, 2007

Elle se déguise, elle gambade, elle erre... mais elle continue à s'étouffer

Tout à l'heure je me promenais dans Belleville avec l'Anonyme, nous avions échangé nos affaires, lui portait mon sac à main et moi j'avais enfilée sa veste trop grande pour moi et son beret, je me balladais une bière à la main et une cigarette dans l'autre en pouffant et en faisant des cabrioles, je lui montrais de jolies fresques au mur en lui racontant que j'aimerai arriver à être plus sarcastique, et lui me rétorquait que nous étions tout les deux gentils et maladroits, que nous excellions dans cette branche et que c'étais très bien comme ça. Mais je lui disais que non, j'en ai marre de moi, c'est peut être pour ça que j'ai toujours aimé me déguiser j'ai l'impression d'arriver un peu à me fuir, j'espere me semer dans la course mais mon ombre me rattrape toujours.

En tout cas, j'avais l'air d'un gamin qui aurait enfilé les vêtements de son père et serait parti faire l'école buissonière, ou d'un petit Gavroche avec son beret.
Au théâtre quand j'étais plus petite j'adorai les jours où nous nous déguisions, nous vidions toutes les malles de vêtement donnés par terre en plein milieu de la salle et choisissions robes, escarpins, vestes, foulards et chapeaux pour faire des improvisations... Je trouvais ça tellement magique de pouvoir devenir une autre personne -un autre personnage- en un claquement de doigts, quelques habits enfilés, du maquillage maladroitement appliqué, des pinces pour retenir les cheveux et un peu d'imagination...

Plus tard en rentrant chez moi j'enfile une grande chemise d'homme, blanche, comme Uma Thurman dans Pulp Fiction et je déambule dans les pièces vides, vais de fenêtre en fenêtre pour compter les étoiles. Cela me rappelle ce qu'une copine me racontais, que quand elle avait 12 ans elle dormait toujours avec une grande chemise en s'imaginant que c'était celle de son amoureux... Moi je n'imagine rien, je trouve juste ça sexy les femmes qui enfilent des vêtements d'homme, même si paradoxalement je suis toujours habillée de façon très féminine. C'est bête de s'amuser à être sexy quand on est toute seule dans une grande maison vide, mais malgré cela je me mets du rouge à lèvre, je lache mes cheveux en cascade sur mes épaules et je me mets à tournoyer le plus vite possible sur la musique, les yeux rivés au plafon blanc écaillé, ivresse du mouvement.

Hier j'ai erré seule dans la nuit à travers la ville pendant des heures, prenant des rues au hasard en espérant me perdre, et arriver enfin au bord de quelque chose, à la limite de... L'air doux était chargé d'aromes, je cueillais sur mon chemin les branches des arbres en fleurs. Si vous m'aviez croisé vous auriez pu voir une fille à l'air plutôt triste, la tête baissée, les deux mains jointes et serrées sur une fleur, portées au visage comme si elle était en train de faire une prière, mais non, elle hume juste le parfum elle voudrait que cette odeur sucrée ne la quitte pas et la guide vers un endroit magique... mais elle a beau eu le chercher l'endroit magique, elle ne l'a pas encore trouvé.

photos de Wu Qi

samedi, avril 07, 2007

Un quai. L'eau du canal qui scintille. Des usines. Un vieux batiment. Des graphes aux murs. Une ambiance underground qui me rappelle Berlin. Me voici au concert de Thedo au point éphèmère, je me retrouve ici par hasard et je ne regrette pas. J'étais venue pour voir Camera Obscura en deuxième partie, mais finalement je préfère la première, allez y jeter une oreille : http://www.myspace.com/thedoband
Les accords de guitare résonnent et vibrent dans le verre de bière vide que je tiens du bout de mes doigts. La chanteuse est auréolée d'une lumière qui clignotte, on dirait un ange démené ou bien une créature venue de loin. Une belle créature à la voix envoutante. Il y a foule, et je m'amuse à dévisager tout le monde. Comme au cinéma, des fois je ne peux pas m'empecher de me retourner pour observer les expressions des gens. Ils sont tous éclairés par une lumière orangée tamisée. Les yeux tournée vers la scène qui brillent, les profils attentifs et bien dessinés, tout ceci me fait regretter de ne pas avoir mon appareil photo, je les trouve tous beaux... ils semblent éphèmères comme se nomme l'endroit, fragiles comme cent pages éparpillées d'un livre éclairées par un feu de cheminée qui seraient prêtes à s'envoller à tout instant.
Les applaudissement retentissent comme la pluie, j'ai l'impression de les sentir couler le long des murs et dans ma nuque.
Durant le concert de Camera Obscura pendant que je les entend chanter "i'm lost... are you lost ?" j'observe des grains de poussière danser sous la lumière des projecteurs. J'aimerai qu'il me montrent une voie à suivre mais ils ne font que tournoyer dans tous les sens sans vraiment aller quelque part, mille petits fragments d'étoile déboussolés. D'ailleurs, c'est plus joli comme ça.

Olivia de Thedo

dimanche, avril 01, 2007

Automessage

Espèce de feignasse

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