jeudi, juillet 26, 2007

Tragi-comique, coquille et paralysie

Tragi-comique
Des petites crises qui surviennent de temps à autre. De la rancoeur accumulée, une pincée de jalousie, des non dit, des je-sais-mais je fais-semblant-que-non, peut etre quelques petites provocations, des mots apparement anodins... des petits riens qui s'additionnent jusqu'à instaurer un froid. Mais vite, les retrouvailles, les "explications". Ces moments où l'ont se dit sincèrement ce que l'on a sur le coeur car à force on avait trop la nausée, enfin cela sort.
Mais jamais on n'arrive à garder notre sérieux. Au milieu des explications surviennent des phrases absurdes, des fous rires, le drâme comme on l'appelle est entrecoupé de moments très comiques, ce qui rend la scene completement absurde. Passer sans arret du grave au léger, sans aucune transition. C'est absurde, mais si raffraichissant.
Comme si l'on était en train de jouer une scene tragique et que l'on était interrompu par un fou rire invincible, un lapsus, un bafouillage... sans arret on zigzage entre des sentiments paradoxaux, la trajectoire ne ressemble plus à rien, mais c'est ainsi que l'on aime se promener, de crevasses en caillous, avec au milieu des serpentins de toute les couleurs qui aggrémente le chemin....

Sortir de sa coquille
Au milieu de la converation surgit, improbable, une sorte de petite limasse grise. Mais non, c'est un escargot. Il a absolument tout d'un escargot, sauf que... il n'a pas de coquille. Un escargot sans coquille. Je le fixe longuement, intriguée. Tout d'abord je me sens triste pour lui, j'ai l'impression qu'il est si petit et si faible sans sa carapace, fragile et tangible... mais très vite, je l'admire. Quelle force incroyable il faut à un escargot pour oser se débarasser de sa coquille. Je l'envie, j'aimerai savoir jeter ainsi cette carcasse et continuer à avancer, sans complexes, sans barriere. Ne plus ressentir le besoin de se recroqueviller, de se replier sur soi, en soi. Avoir le courage de se montrer à nu. Je le regarder, fascinée, continuer à avancer tout doucement...

Paralysie
J'ai l'impression d'employer souvent ce mot ici, et ce n'est pas sans raison. C'est comme ces reves ou j'essaie de courir, de fuir un danger, et plus j'essaie d'aller vite plus je me retrouve figée sur place, incapable d'avancer.... là je le ressens dans une autre dimension. Je me rend compte à quel point mes sentiments sont toujours bloqués, combien je refuse de les exprimer et de me laisser aller, de m'abandonner... Je me sens incapable d'exprimer de l'amour, tout comme de la colère, si ce n'est d'une maniere généralisée. Il m'arrive de ressentir une immense affection pour tout le genre humain, ou inversement un dégout profond, mais rarement ces sentiments sont personnalisés, dirigés vers un etre. Ou bien dans de rares exceptions, cela peut etre envers une personne inaccessible qui ne peut pas me renvoyer ces sentiments. Voire virtuelle. Ainsi, c'est fou comme je peux etre émue, pleurer facilement devant un film. Tant que ces personnes ne sont pas vraiment réelles, bien palpables...tant qu'il n'y a pas de confrontation. C'est mon drâme.

5 Comments:

Blogger Baldassare Castiglione said...

Bon, une "immense affection pour le genre humain"... c'est un bon début (même s'il faut alterner avec "dégoût profond"... c'est toujours mieux qu'"indifférence"...), et puis derrière les films (et les livres aussi, tu viens de répondre au questionnaire littéraire) avec leurs gens virtuels qu'on peut aimer il y a des vrais gens, palpables... donc c'est jamais tout à fait virtuel...
Jolie note.

6:44 PM  
Blogger Broutille said...

Oui tu as raison bien sur, enfin ce que je voulais dire c'est qu'il me fallait toujours une certaine distance, fictionelle ou autre, un non retour des sentiments sinon les miens ont tendance à s'étioler ou à se recroqueviller... (c'est ma coquille qui parle, je n'ai pas encore réussi à m'en débarrasser)
Merci :)

9:48 AM  
Anonymous Anonyme said...

tragi-comique:
Ce que tu decris est tellement juste et surtout que meme si une relation comme en amitié par exemple peut parfois etre un peu en mauvaise santé a coup de voile gris comme les non dit qu'on pose dessus, il suffit juste de quelques mots sinceres pour qu'elle soit a nouveau presente. Et puis tu ecris vraiment bien!

Sortir de sa coquille:
Je te comprend puisque comme tu le sais, je suis un peu un escargot moi aussi. Je ne suis pas sur de me debarrasser de ma coquille, mais j'essai de sortir la tete un peu plus a present. Si j'y arrive, tu peux le faire :)

Paralysie:

Je crois que j'ai meileur temps de rester un peu virtuelle alors ;)

12:53 PM  
Blogger L'Anonyme de Chateau Rouge said...

Après une semaine loin de l'humanité je tombe sur ta note, jolie effectivement.
Coquille:
garde ta coquille tu en aura besoin, le genre humain est pas particulierement connu pour chérir ceux et celles qui en sont dépourvus.
Il faut juste ajuster sa coquille, la décorer, la rendre plus ou moins perméable.
Il me semble que tu y arrives assez bien.
chose importante on est jamais satisfait, il faut s'y habituer.
Confrontation.
Lyon déçue, satisfaite? (ma confrontation personnelle avec Lyon fut assez surprenante et heureuse)
Tragi-comédie:
"La caractéristique principale d'un ami est sa capacité à vous décevoir." je ne sais pas si ça correspond au moment de ta note mais je trouve la remarque de Desproges tres juste.

Sinon perso:
je n'exprime mon amour qu'a des proches et pas particulierement au genre humain (une difficulté a l'aimé celui là) et donc de la même manière aucune haine vis à vis d'individus particulier même si certain cherchent les coups ceci étant trop facile.

Ma haine si j'en ai une c'est contre ces idéologies qui ont menées et qui pour certaine (ouais effectivement celle là même!) emporte encore l'Humanité vers ces aspects les plus abjectes.

1:14 PM  
Blogger Broutille said...

Brett :
l'anonyme a raison, il ne vaut mieux pas se débarasser entierement de sa coquille mais la renre plus ou moins permable et l'égayer un peu en fait... (et bien ajuster les antennes avant de sortir la tete, elles sont importantes celles là aussi et je crois que c'est ce qu'il faut le plus travailler, je crois que les miennes sont en bonne voie ;)

L'anonyme :
oui en fait en ce moment j'arrive assez bien à l'ajuster, ça dépend des fois mais je pense que j'arrive de mieux en mieux à la réguler ;)
après il y a la coquille sociale et la coquille sentimentale...

Satisfaite ! tu me raconteras la tienne aussi. Mais tu as peut etre mal compris, je ne faisais pas référence à cette confrontation là, j'ai écrit cette note avant mon départ mais je n'avais pas eu le temps de la corriger.

Tragi comique > c'est bien vu oui, mais la capacité qu'on peut avoir à en parler sincerement et à passer au travers est super, et sauve les jeux ! il faut savoir ne pas se borner pour des petites choses et passer outre

Perso > amour et haine pour le genre humain sont peut etre des mots un peu fort, affection et dégout expriment sans doute mieux ce que je veux dire. De toute façon je suis incapable de ressentir de la haine moi(c'est de la colere bouillonante au pire !), mais de l'amour aussi j'ai l'impression...j'espere que ça viendra

5:43 PM  

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