dimanche, mars 18, 2007

Clebs, serpent volant, muqueuses et tobogan

Un instant de répis. En haut d'une colline j'observe les taches des fleurs naissantes dans l'herbe, le bruit de la ville me parvient dans un bourdonnement, atténué et adouci comme si il avait traversé une fine membrane. Je ronronne sous le soleil chaud. "Si tu te roules dans la merde, je te tue !" glappit une femme installée à une dizaine de metres à son chien. Le problème de ce parc c'est que de plus en plus de gens y viennent avec ces bêtes poilues et baveuses, et souvent les maîtres m'agancent tout autant que leur chien à leur lancer des batons et leur parler d'une façon bêbete. Pourquoi les gens ne viennent ils jamais avec leurs chats ? J'essaie de faire abstraction de mes voisines qui ne m'aident pas à trouver la sérénité que je suis venue chercher, et j'observe une ligne d'oiseaux progressant dans le ciel, formant comme un serpent volant qui ondule. Je repense à mon stage de ce matin, aux scéances d'endoscopie auxquelles j'ai assisté. Ca ne doit pas etre très agréable de se faire enfoncer un tube muni d'une caméra dans la gorge, l'oesophage, l'estomac puis le duodénum... N'empeche que le voyage est fascinant, c'est beau toutes ces muqueuses, et chacune d'elle a sa particularité, celle de l'oesophage est d'abord rose claire est lisse, puis dans l'estomac devient plus foncée, fuselée, et couverte d'acide biliaire, pour devenir un tube tournoyant et annelé dans le duodénum... tout ce petit monde insoupsonné que l'on renferme... j'aimerai parcourir avec mes doigts ces membranes humides, sentir leur consistance, leurs pulsations, leurs bosses et leurs excavités, suivre leurs sillons, les vaisseaux s'y réfléchissant, puis m'y laisser glisser comme dans un grand tobogan...
Plus tard avec lui je voudrai qu'il appuie dessus jusqu'à les déchirer, destructurer cette architecture, que les barrières tombent et que tout se déverse et se mêle...



View My Stats