lundi, février 05, 2007

See my solitude where once was truth now only doubt, touch my tortured skin torn from within and from without...

Mon esprit est comme une grande page blanche, les mots dansent tout autour mais je n'arrive pas à les saisir et à les plaquer contre une feuille. On m'a demandé à plusieurs reprises dans la soirée "tu es triste, ou fatiguée?" Je n'arrivais pas à répondre, oui je crois que je suis triste mais je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas de raison de me sentir mal et pourtant... Je n'arrive pas à me mêler à la foule, aux rires, à la gesticulation, je m'en sens trop éloignée, je ne sais pas quoi dire ni quoi faire, c'est sans doute moi qui m'éloigne intentionellement des autres et pas l'inverse comme j'en ai l'impression. Peut être que je suis tout simplement fatiguée, oui. "Tu as l'air mélancolique, ou songeuse, oui songeuse c'est ça !" Tout le monde s'est donné le mot pour analyser mon état, je les laisse faire moi je n'y arrive pas, je me sens juste absurde.
Je crois que je préfère être entourée par mes fantômes que par tous ces gens, bizarrement je me sens plus exister parmis eux. Au milieu d'une foule ou d'un grand groupe j'ai l'impression de me dématérialiser, de n'être plus qu'une vague présence qui flotte dans l'atmosphère. D'une certaine manière j'aime cette sensation d'absence, comme si j'étais immergée et que je contemplais à distance les formes, couleurs et lumières étranges dansant à la surface. Je n'ai pas envie d'être en représentation, de faire des efforts pour briller et que l'on me remarque. Mais en même temps cet état ne me conviens pas non plus, je ne peux m'empecher de ressentir un malaise, sentiment désagréable d'être petit à petit gommée.
Etouffée par les clameurs, j'aimerai aller respirer un peu d'oxygène à la surface avec eux et participer moi aussi à ce spectacle mais je n'ai pas la force de remonter toute seule, je crois que ne sais plus nager...
Maintenant je rentre chez moi et j'ai mal au coeur, l'alcool au lieu de me libérer de mes chaines n'a fait qu'accentuer ma confusion intérieure, dont je n'arrive même pas à saisir l'objet. J'ai dit dans la soirée que je me sentais déconnectée mais c'est faux, comme j'aimerai l'être, il faudrait d'abord que j'arrive à me déconnecter de moi même et du regard des autres, trop présent dans mon for intérieur... On m'a dit qu'on appréciait le fait que je regarde les gens dans les yeux quand je leur parle, mais on ne sait pas que c'est pour y chercher désespérément mon reflet.
J'ai besoin d'être rassurée, de savoir que j'existe moi aussi, que vous me voyez, que vous m'aimez.
Non décidément ce n'est pas une déconnection là, c'est juste une mauvaise connection, un bug, un disque qui saute. Je suis en colère contre moi-même, je maudis mes obsessions dont je n'arrive pas à me défaire et mes bloquages stupides, tout ce cercle vicieux qui n'en finit plus de tourner à m'en donner la nausée, j'ai envie d'inspirer un peu de légèreté mais je ne sens qu'une flopée de marteaux qui m'enfoncent chaque instant un peu plus dans l'autoflagellation.
Sur le chemin du retour le monde entier tangue dangeureusement et j'essaie sans succes de repousser toutes ces formes inquiétantes qui se penchent sur moi et menacent de me tomber dessus... Je suis en marche automatique pour rentrer chez moi, j'essaie de regarder le sol et pas devant moi car chaque pas que je fais me semble être un pas à reculon, j'ai l'impression vertigineuse que toute tentative d'avancer me projette violemment en arrière.


Et ce superbe morceau de Divine Comedy (dont est extrait le titre de note) qui s'accorde très bien avec mon humeur :

13 Comments:

Blogger Parlons peu said...

Si la photo s'accorde à ton sens de l'équilibre tu n'es pas sur le point chuter.

4:34 AM  
Blogger Broutille said...

Merci c'est rassurant, parfois j'en doute :)

2:01 AM  
Blogger junko said...

Je n'ai pas envie de dire "moi aussi je connais ça, ces sentiments", mais rien d'autre ne vient. Tout cela m'est familier et pourtant je ne trouve rien à dire. Ou peut-être rien à ajouter parce que tout y est. Donc je te dirais seulement que c'est très bien écrit, mieux que ce que j'ai pu écrire à ce sujet. Et aussi que j'aime ce morceau, mais je pense que tu t'en doutais.

7:59 PM  
Blogger Broutille said...

Je sais parfois moi aussi je ne trouve rien d'autre à dire que je connais ça parce que je ne trouve rien à y ajouter, mais ça me parle beaucoup alors ça me frustre de ne mettre que ça en réaction ! Merci beaucoup, cela dit je ne suis pas sure que ce soit mieux écrit que ce que tu as écrit à ce sujet (tu peux me mettre en lien vers ces notes d'ailleurs si il y en a auxquelles tu pense ? peut etre que je ne les ai pas encore lues...)
Je savais que tu aimerai ce morceau, en fait je pense à toi dès que je mets de la musique dans une note :)

8:30 PM  
Anonymous Anonyme said...

encore une fois un très joli texte qui traduit les paradoxes des agissements!

3:09 PM  
Blogger Broutille said...

encore une fois merci ! ;)

3:03 PM  
Anonymous Anonyme said...

oui belle chanson de neil. je te donne la pluie quand je rentre de bourges (la semaine prochaine). à lire, lire, lire :
la nuit sera calme , de roman gary, un livre d'entretiens.
bises...
m. page

11:00 PM  
Blogger Broutille said...

Beh oui c'est même toi qui me la faite découvrir cette chanson (et ce groupe) en fait. Oui vive la pluie, j'ai hâte de lire ton essai!!
Il faut sérieusement que je me remette à lire, lire, lire (plus). (toi, sans problèmes bien sur)
Un livre d'entretien?
Bises, bises, bises.

12:42 AM  
Anonymous Anonyme said...

De maniere fugace je me reconnais un peu aussi entre ces belles lignes. Tu me sembles lutter contre quelque chose et j'espere que ce n'est pas contre toi car tu es une belle personne. Tranquilise toi, avance doucement, tranquillement, reste en accord avec toi !

8:19 PM  
Blogger Broutille said...

Je ne sais pas vraiment contre quoi je lutte en fait, je n'arrive pas vraiment à le cerner... est ce que je lutte contre moi ? peut etre, parce que ce que j'aimerai par dessus tout, c'est arriver à "m'oublier" dans ces moments, j'essaie de repousser une conscience encombrante et handicapante en moi...
Tu as raison, je devrai essayer de me tranquiliser, toi j'ai toujours l'impression que tu y arrives tu as toujours l'air si "apaisée" (je n'affirme pas que tu l'es vraiment je ne sais pas), et tu as une présence apaisante aussi... tu as un "truc" pour etre en accord avec toi meme ? ;-)
Et puis merci. Gros bisous. Hope to see you in London !

1:44 AM  
Anonymous Anonyme said...

ohlalala si tu savais ce qui se passe la dedans... tout est tordu !!! Mais je crois que ma psy de Montpellier m'a pas mal aidee (j'etais vraiment coincee dans la vie a ce moment la). London baby ! Take care sweetie.

9:35 PM  
Blogger Broutille said...

oh oui j'imagine, c'est vrai que souvent la sérénité apparente est bien trompeuse...
Yes London Baby ! (toi aussi tu regardes trop Friends ou c'est moi qui voit des références partout ?)
see you soon

9:57 PM  
Anonymous Anonyme said...

Thanks for writing this.

1:19 AM  

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