lundi, juillet 10, 2006

Crazy, i'm crazy for feeling so lonely


Ca y est, je me retrouve seule. Il fallait bien que ça arrive à un moment ou à un autre. Depuis quelque temps, peut être justement apres être sortie d'une période de solitude trop longue, c'est ma hantise.
Ce soir encore, ça m'angoisse, car il n'y a vraiment personne chez moi et en plus c'est la pleine lune, et c'est un symbole important. J'aimerai pouvoir la savourer dans son jardin magique, m'impregner de l'atmosphere iréelle des soirs de pleine lune. Ici, je n'ai pas de jardin. Et la lune, je ne la vois pas, par la fenetre.
Premiere chose que je fais : je me jette sur le téléphone. Puis j'allume la TV, l'ordinateur... Je mesure combien c'est pathétique d'essayer de combler une absence ainsi. C'est comme ça, j'ai trop peur de me retouver seule, dépouillée, face à moi même.
Quand je suis seule, j'ai souvent l'impression de ne pas exister. Comme si mon existence était tout d'un coup gommée par cette absence de témoin. J'ai l'impression d'être un fantome et que personne ne sait que j'existe. Pourtant la solitude est quelque chose de précieux, et qui se savoure. Avant je savais plus la savourer. Maintenant j'ai peur de retourner dans cette sombre période de repli, période où j'avais l'impression d'être invisible ou pire, méprisée par tous. Où je n'avais qu'une amie mais qui n'était pas assez forte pour me rassurer, moi qui était trop fragile j'aurai eu besoin d'un roc pour me soutenir et chasser mes pensées noires. Avant je détestais les autres, je les détestais presque tous et la solitude était aussi précieuse que douloureuse. Maintenant dès que je me retrouve seule et sans rien de particulier à faire j'ai l'impression que tout s'effondre. Que je ne suis rien pour personne.
Je suis consciente que c'est stupide mais je ne peux m'empecher d'éprouver tout de suite un sentiment de panique. Alors je courre à droite à gauche, je m'arrange pour être tout le temps avec des amis, je m'applique à occuper toute mes journées et mes soirées sans me retrouver seule. Résultat, je ne trouve même plus le temps de me poser pour lire un livre, ou écrire un mail que j'ai commencé depuis un mois. Il faut que j'apprenne à m'apprivoiser, et à me rassurer toute seule. Sortir de cette dépendance, et de cette angoisse irrationelle. Il faut que j'apprenne à vivre sans les autres, sans la sensation de leur regard permanent, qui n'est fixé que sur la rétine de mon imagination.
Il faut que j'apprenne à me dépouiller de tous ces masques et à m'aimer ainsi, toute nue.

Bande son : Crazy, Patsy Cline.

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