vendredi, novembre 17, 2006

Autumnal

Je me force à me lever, péniblement, à 11h. Il me semble que je pourrai continuer à dormir des siècles si je me laissais aller. Agréable surprise, le temps est radieux. Je me prépare un thé et m'assois sur le rebord de la fenêtre pour regarder passer les cumulus crémeux à toute vitesse dans l'azur. Ca ne me donne envie que d'une chose : aller dans le parc en face de chez moi et m'allonger dans l'herbe pour regarder passer ces nuages en écoutant des airs de jazz et en fumant une cigarette. Moment que je pourrai prolonger toute la journée. Malheureusement, la cruelle réalité me revient de plein fouet : je viens de perdre mon lecteur mp3 (ou plus vraisemblablement de me le faire voler dans le métro). Un gros serrement au coeur en pensant à toutes ces centaines de musiques volatilisées et au prix de ledit appareil. Qu'à celà ne tienne, je rassemble un vieux discman gros et bleu fluo, un de ceux qui s'arrête dès qu' on a le malheur de le bouger d'1cm, plus des écouteurs à moitié cassés qu'il faut tordre en pinçant fort si l'on veut pouvoir entendre la musique des deux oreilles, j'attrape un cd de jazz, enfile à la va vite un vieux jean et un pull bleu marine trop ample, met mon pauvre matos dans une petite sacoche et pars en claquant la porte. En cinq minutes, j'y suis dans mon beau parc désert aux collines du haut desquelles on peut obseraver toute la ville trop occupée, mon parc qui s'est enfin teinté des couleurs de l'automne et affiche fièrement ses feuillages enflammés.
La dernière fois que j'y suis allée il y avait un bel arbre orangé et je constate que déjà celui ci s'est dépouillé de moitié. J'avais oublié à quel point ces couleurs d'automne était éphèmères. Mais déjà, d'autres ont pris le relais et commencé à jaunir. Je m'assied en haut de la colline, les nuages se sont multipliés et le vent souffle fort. Je frissone et me recroqueville dans mon grand pull, allume mon lecteur cd et une cigarette. En face de moi frémis avec le vent un arbre aux milliers de feuilles jaunes qu'il sème dans les airs. Je regarde toutes ces petites feuilles vibrer au rythme d'un morceau d'Oscar Peterson et j'ai l'impression que c'est de l'arbre qu'émane la musique.
Autour de moi il y a juste deux corbeaux qui errent dans les plaines, et un chat noir qui débarque tout d'un coup à toute allure, montant habilement la colline en une seconde pour disparaitre dans les buissons. Je souris. Les chats noirs sont mes préférés.
A l'horizon, une épaisse couche de nuage s'étend, recouvrant le paysage urbain d'une couette moelleuse. Les arbres continus à vaciller dans le vent, pendant qu'une multitude de petites feuilles jaunes s'en échappe à chaque seconde et virevolte tout autour. Je soupire de satisfaction.


7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je vous lis depuis peu. Une petite note, pour vous, sur la pluie que vous aimez tant, sur mon site: Parlons peu... à Blogspirit

4:34 PM  
Blogger Broutille said...

J'ai essayé d'aller voir votre note mais rien ne s'affiche ! je ne sais pas s'il faut un format spécial...

4:54 PM  
Anonymous Anonyme said...

Clicker sur Parlons peu chez Junko. Ça devrait marcher.

5:17 PM  
Anonymous Anonyme said...

coup dur la perte du baladeur mp3, vu la façon dont je tiens au mien, je compatis très facilement. A part ça, ce texte m'a revigoré après une journée stressante, sensation d'avaler une bonne bouffée d'air et un peu de sérénité grâce à cette note.

9:10 PM  
Blogger Broutille said...

oui, mon côté "tête en l'air" (et c'est peu dire) me joue parfois de très très mauvais tours et je m'en veux énormément... surtout que ce genre de situation est assez récurrent chez moi (le nombre d'écharpes, de pulls, de bijous, de parapluies oubliés...je sais que les parapluies te parleront!) sinon, heureuse de pouvoir t'aider à te détendre un peu ^^

11:52 PM  
Anonymous Anonyme said...

A chaque fois que tu parles de ce parc, tu ecris une jolie note.
Au debut (en fait depuis ta note " On dirait... le printemps") je voulais te demander ce qu'etait ce parc, ou il se trouvait et puis finalement non je ne preferes pas savoir. Ca garde un peu du mystere ert c'est tres bien :)
"pour regarder passer les cumulus crémeux" moi ça me donne l'envie de les manger!
Bise!
ps: je t'ecris quelques lignes ce weekend.

11:28 PM  
Blogger Broutille said...

Brett : J'essairai bientot de prendre de jolies photos du parc ! (dès que j'ai un appareil qui fonctionne, en fait)
Bises !

2:33 PM  

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