lundi, octobre 09, 2006

Tôt dans l'après-midi, la pluie frappe aux carreaux. Son corps, d'une nudité ambrée, est étendu au sol et repose, incertain. La vitre poussièreuse filtre le faible rayonnement des nuages gris, qui dessinent au passage quelques formes singulieres sur son dos. Ses paupières irisées tressautent, et le souffle de ses lèvres laisse une buée sur la vitre. Ses songes s'amoncellent dans la vapeur de la pièce. Rêves vagues, étranges, inquiétants, doux, absurdes, farfelus...
Une bouilloire siffle, à côté, mais elle préfère ignorer, encore quelque temps, le sursaut de la réalité. Rester dans cet état trouble, flotter dans cet univers étrange, ce non lieu où elle ne sait plus qui elle est, où elle est, ce qu'elle doit faire, mais ici elle n'a plus besoin de le savoir, ici elle n'a plus besoin de but. Dans les rêves cette incertitude permanente cesse d'être asphyxiante.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

C'est déjà ça, c'est déjà beau comme ça... Il n'est pas toujours possible de fuire la réalité, parfois elle s'insinue même dans les rêves, et on peut avoir peur de rêver. Préserver ce refuge, cette bulle là, c'est peut-être le plus essentiel...

11:55 PM  
Blogger Broutille said...

Oui... malheuresement, je me souviens de trop peu de rêves... cela dit la réalité s'incruste aussi dans mes reves mais jamais de maniere trop invasive ou angoissante, juste des petits détails plutot triviaux. En tout cas le sommeil est toujours un refuge précieux :)

9:33 PM  

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