Dancing queen
Ca doit faire une demi heure que je déambule autour de cette station de métro, et je me suis finalement résignée à y entrer. Un jeune homme à l'haleine alcoolisée vient me demander de l'aide pour savoir comment aller à sa station, s'excusant d'avoir bu quelques verres de trop. Je lui indique gentiment ce qu'il veut et il me remercit dix fois, m'appelant princesse. En face un ivrogne a fait tomber sa bouteille de rosé et essaie péniblement de la ramasser sans trop y parvenir. A ma droite une femme sirote une bière. Tout le monde autour de moi semble plongé dans des brûmes éthyliques. Sauf moi, et pourtant là j'aimerai bien. Ce soir j'ai attendu un copain pour prendre un verre qui n'est jamais venu. Et pendant ce temps, Il m'a annoncé qu'on ne pouvait plus continuer comme ça. Pas de surprises, cette relation avait une date d'expiration dès le début, oui j'ai le chic pour toujours me mettre dans des situations impossibles.
Pendant une demi heure j'ai erré sur ce grand boulevard en attendant mon ami qui m'avait déjà prévenu que ce ne serait sans doutes pas possible ce soir, essayant d'aspirer le plus vite possible plusieurs cigarettes pour qu'elles me montent à la tête, avec cette musique trop fort dans mes écouteurs, mais rien à faire, ça ne prend pas. "Relax, take it eaaasy" m'ordonne mica.
Je suis un suspention sur un fil, jolie petite princesse avec mes barettes dans les cheveux et mes étoiles dans les yeux, mes perles rouges autour de mon cou qui semblent ordonner "croquez moi". Mais tous se sont détournés du poison, personne ne me croquera ce soir.
(...)
Dans le métro je prends le jeune homme trop imbibé sous mon aile, oui ne t'inquiète pas je te l'indiquerai ta station.
"Mais qu'est ce que tu fais ? C'est quoi, tout ce que tu écris ?"
"je travaille", dis je en mentant
Il prend un air effaré
"oui je sais, ce n'est pas une heure"
"c'est clair ! tu ferai mieux de faire autre chose, penses à ta vie"
"des fois, je préfère éviter d'y penser"
En sortant il me remercie encore "on devrait en rencontrer tous les jours des princesses comme toi !" je lui adresse un sourire que je ne peux empêcher d'être amer.
Puis je ferme les yeux et continue de suivre le fil de la musique. "You can dance, you can dance, having the time of your life"
Oui je danse, je danse sans m'arrêter jusqu'à plus soif, jusqu'à ce qu'ils aient tous quitté la piste et là encore je continue, je ne fais que brasser l'air mais ce n'est rien, it feels so good.
J'ai envie de basculer ma tête en arrière et de tourner sur moi même, voir ce petit carré de ciel sans étoiles tournoyer à toute allure jusqu'à ne plus rien distinguer.
Mais le problème c'est que quand ça s'arrête, ça donne envie de vomir. Est ce une raison valable pour ne pas commencer ?
Pendant une demi heure j'ai erré sur ce grand boulevard en attendant mon ami qui m'avait déjà prévenu que ce ne serait sans doutes pas possible ce soir, essayant d'aspirer le plus vite possible plusieurs cigarettes pour qu'elles me montent à la tête, avec cette musique trop fort dans mes écouteurs, mais rien à faire, ça ne prend pas. "Relax, take it eaaasy" m'ordonne mica.
Je suis un suspention sur un fil, jolie petite princesse avec mes barettes dans les cheveux et mes étoiles dans les yeux, mes perles rouges autour de mon cou qui semblent ordonner "croquez moi". Mais tous se sont détournés du poison, personne ne me croquera ce soir.
(...)
Dans le métro je prends le jeune homme trop imbibé sous mon aile, oui ne t'inquiète pas je te l'indiquerai ta station.
"Mais qu'est ce que tu fais ? C'est quoi, tout ce que tu écris ?"
"je travaille", dis je en mentant
Il prend un air effaré
"oui je sais, ce n'est pas une heure"
"c'est clair ! tu ferai mieux de faire autre chose, penses à ta vie"
"des fois, je préfère éviter d'y penser"
En sortant il me remercie encore "on devrait en rencontrer tous les jours des princesses comme toi !" je lui adresse un sourire que je ne peux empêcher d'être amer.
Puis je ferme les yeux et continue de suivre le fil de la musique. "You can dance, you can dance, having the time of your life"
Oui je danse, je danse sans m'arrêter jusqu'à plus soif, jusqu'à ce qu'ils aient tous quitté la piste et là encore je continue, je ne fais que brasser l'air mais ce n'est rien, it feels so good.
J'ai envie de basculer ma tête en arrière et de tourner sur moi même, voir ce petit carré de ciel sans étoiles tournoyer à toute allure jusqu'à ne plus rien distinguer.
Mais le problème c'est que quand ça s'arrête, ça donne envie de vomir. Est ce une raison valable pour ne pas commencer ?