mardi, mai 23, 2006

Leavin'

La pièce est vide. Les yeux dans le vague, elle reste là appuyée à ce coin de mur nu, face à ce petit espace rectangulaire. Difficile de croire que tant de choses se sont passées ici, que c'est ces mêmes quatre murs qui ont été témoins de toute son enfance et son adolescence.
A présent toute cette période semble avoir été balayée par une tempête de neige qui a laissé un espace entierement blanc, et qui a emporté très loin les débrits de sa jeunesse... Seuls ces murs subsistent, et en eux elle a l'impression que ce sont gravés tous ses moindres états d'âme, ses joies et ses peines, ses périodes de doutes et de repli, ses espoirs et ses rêves, que tout à été microscopiquement inscrit dans chaque pan.
Le silence de la pièce est chargé de souvenirs et dès qu'elle fait un pas celui ci résonne et rebondit mille fois contre ces parois, reveillant les démons cachés dans les coins. Après tant d'années, elle avait besoin de revenir dans cette endroit, dans cette pièce dont il ne reste plus de ce qu'elle a vécu que l'invisible, partie la moins palpable mais la plus importante d'elle même.
Elle en avait besoin parce que Il est parti, et qu'elle ne supportait plus d'être face à cet autre vide qu'Il a laissé. Dans quelques heures, son avion s'envole vers un autre continent. Elle a besoin de fuir loin pour oublier. Et elle fuit son présent, mais avant d'aller vers ce futur inconnu elle voulait revenir inspirer quelques bouffées de passé, peut etre pour essayer se rappeller qui elle était.
Et elle reste ici, toujours immobile, l'esprit embrumé pendant qu'une lumière rouge-orangée vient baigner la pièce de ses souvenirs. Dehors, le temps continue de s'écouler.



Tu es parti
Et une larme coule
Tombant sur ce carrelage froid,
Froid

Mon coeur éclate alors
Et se disperse dans les pièces
De cet appartement vide
Les derniers débrits
S'évaporent dans un éclat furtif
Et ne laissent qu'un parfum triste,
Triste
Qui meurt doucement
Dans la nuit d'été

Mon espoir a fondu,
Comme ton iris bleu
Dans lequel j'ai baigné
Mes rêves se sont évanouis
Comme tes lèvres furtives
Qui ont un instant glissées
sur ma peau

De tout ceci,
Il ne reste
Qu'un peu d'écume

N'oublie pas
L'éclat de nos rêves
Et fais moi danser
Même à travers ces rideaux déchirés
Jusqu'au bout de la nuit
De mon souvenir

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ton texte est si beau...Les murs porteurs de souvenirs, j'y crois beaucoup.
Je t'ecris un mail tres vite :)

5:10 PM  
Blogger Broutille said...

:-)

1:55 AM  
Anonymous Anonyme said...

Le texte comme le poème sont vraiment très beaux, il s'en dégage beaucoup d'émotions que tu expriment d'une manière si juste... elle a du être dure, cette rupture

4:24 PM  
Blogger Broutille said...

Merci, les compliments me touchent beaucoup... par contre pas de trop dure rupture, texte et poeme ne sont que fiction !

4:43 PM  

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