lundi, mars 27, 2006

...


Il y avait quelque chose de voilé dans son regard. Elle était ailleurs, et seulement une infime partie d'elle même était restée en surface pour assurer une connection avec l'extérieur. Même pour moi, elle ne pouvait se résoudre à émerger de son monde. J'étais avec elle mais j'avais l'impression qu'il était impossible de l'atteindre, et que comme la lune, je pourrai tendre mon bras pendant une éternité pour tenter de la saisir sans jamais y parvenir. Ellle avait un air si mélancolique. J'avais envie de prendre sa main et de la serrer. Elle avait l'air de flotter dans une douleur muette, pas violente, non, une douleur sourde, presque douce, mais une douleur qui se répand dans chaque pore...
Et nous roulions l'une à côté de l'autre sur nos vélos, en fin de journée, le ciel était à couper de souffle. D'un orange-doré éclatant, une beauté violente qui semblait s'interposer dans cette calme douleur qui flottait autour d'elle. Je regardai ce ciel qui semblait en flammes, et je la regardai elle rouler devant moi, et je sentais une boule gonfler, gonfler entre ma gorge et mes poumons, je ne savais pas pourquoi mais j'avais mal... sa souffrance se répandait aussi en moi, j'aurai aimé pouvoir l'appaiser sa douleur, l'éteindre comme on souffle sur une bougie. J'aurai voulu pouvoir dissiper cette tristesse qui l'habitait. J'aurai aimé que toutes les deux, on puisse s'évaporer dans cet horizon embrasé...

Bande son : piensa en mi (luz casal);
tango flammenco (paco de lucia)

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

...et je m'endors apaisé...

3:18 AM  
Anonymous Anonyme said...

Dreamstock,

Une fois de plus, un plaisir à lire. Il n'y a pas que les sons que tu décris bien, il y aussi les émotions. Là où j'en suis rendu dans ma lecture de ton blogue, je constate que la musique et les sentiments sont toujours présents dans tes textes: La musique, en te lisant, les émotions, en te lisant.

André.

6:02 AM  
Anonymous Anonyme said...

oh que j'aime être ta muse dreamstock! Génial de pouvoir revivre par ton regard toujours empreint de poésie des moments insignifiants au premier abord mais qui,grâce à tant de talent, resteront comme sublimés.
si une petite détresse passagère peut enfanter un si beau texte,je vais jouer mon aigrie plus souvent;)!!

11:22 PM  

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